• Marathon de Jérusalem, le récit de Laurent

    Laurent Sitbon qui participera au Half Ironman de Mansigné fin juin est allé boucler le Marathon de Jérusalem.

    Marathon exigeant techniquement et courru de plus sous un temps excécrable pour le la saison en Israel.

    Bravo à lui et vous trouverez ci desous le récit de sa course : 

     

    Bonjour,

    Voici le compte-rendu de mon 11ième marathon. Il s'agit du marathon de Jerusalem qui s'est tenu le vendredi 16 mars 2012. C'est la 2ième édition du marathon à Jerusalem. Cela explique quelques maladresses et erreurs de jeunesse.

    Contexte

    Je me suis inscrit tardivement. Initialement, j'avais prévu de courir le semi marathon. En effet, il n'était pas raisonnable de parcourir les 42km pour plusieurs raisons :

    • je suis encore en surpoids -> parcourir cette distance en pesant plus de 100 kg n'est pas indiqué
    • je me suis inscrit à un triathlon half-ironman (1.9 km de natation, 90 km de vélo et 21.1 km de course à pied) fin juin -> un marathon n'est pas compatible dans le cadre de ma préparation.
    • Jerusalem est un marathon réputé difficile puisqu'exrtémement valloné

    Une quinzaine de jours avant le marathon, je n'ai pas pu résister. Nous arrivons donc à Tel aviv le jeudi matin. La nuit dans l'avion est tout sauf reposante. Nous rejoignons Jerusalem et essayons de dormir quelques heures sans succès. Nous nous rendons ensuite au centre habritant l'exposition marathon pour le retrait des dossards. Nous sommes surpris par le temps : vent glacial, pluie, froid... En nous rendant au centre, je regarde d'un mauvais oeil les côtes abruptes : je sais que le lendemain je ne pourrai pas y échapper

    Le salon est grand à l'instar des grands marathons européens. Nous récupérons mon dossard : le tee shirt est un adidas technique de bonne facture. Je profite du salon pour m'équiper d'une veste de pluie et d'une casquette. Il n'y a plus de gants à ma taille => les stocks ont été épuisés. Nous sommes tous surpris par le temps inhabituel pour la saison. Une soirée Pasta party est offerte : les buffets sont bien garnis et l'ambiance très agréable avec un orchestre et beaucoup de monde. Je croise les coureurs kenyans et prend une photo avec eux => à ma grande surprise, ils demandent également une photo avec moi sur leur appareil Nous rentrons à l'hotel pour nous coucher tôt.

     

    Le jour de la course

    Nous nous levons vers 4h30. Le déjeuner est pris à l'israelienne (oeufs, salades, desserts...). Le départ est prévu à 7h. Nous nous rendons dans le parc à partir duquel le départ sera donné. Il fait froid, il pleut et nous sommes peu nombreux. Le départ se fait en 2 temps : le coup de feu est donné par le maire de Jerusalem (lui-même multi-marathonien, il participera au semi marathon quelques heures plus tard). Nous sommes au plus 800 coureurs. D'après le maire, plus de 40 nationalités sont représentées.

    J'avais noté qu'il y aurait beaucoup plus de coureurs mais c'est sur l'ensemble des 5 courses que près de 20 000 coureurs sont inscrits :

    • marathon
    • semi marathon
    • 10 km
    • 10 km pour les militaires
    • 4,2 km populaire

     

    Les "petits" marathons ne sont pas bons pour les faibles coureurs comme moi.

     

    La course

    Le départ est donné. Quel meting-pot : des kenyans, des juifs orthodoxes, des arabes, des militaires, des chrétiens du monde courant pour leur paroisse... Un coureur court pieds nus : ses pieds tannés sont surprenants, il terminera 1/2 heure avant moi Il pleut et il fait vraiment froid : je protège mes mains avec des gants en latex. Je n'avais pas vraiment décidé au préalable d'une stratégie de course. Je voulais mettre longtemps pour ne pas me fatiguer durablement en prévision de mon prochain triathlon. Le temps limite est de 7 heures. Avec les montées et les descentes, je prévois de mettre 6h30.

     Dès le départ, une côte abrupte. Le message de ce marathon est clair !! Ma stratégie est vite trouvée : je courrai dans les descentes et sur le plat (je ne suis pas certain d'avoir trouvé plus de quelques centaines de mètres consécutifs de plat sur ce marathon) et je trottinerai/marchoterai dans les montées. Les premiers kilomètres se font autour de la knesset (l'assemblée législative israelienne) dans le froid, le vent, le dénivelé... Je me retrouve rapidement seul à courir. De nombreux abandons sont dus au temps et au dénivelé.

    J'ai rendez-vous avec Hélène, mon épouse, au 10ième kilomètre. Cela me donne un objectif court-terme agréable. Je suis déjà fatigué et je fais quelques pas avec elle. Je suis sur les bases de 6h05. Je la quitte et lui donne un nouveau rendez-vous au 23ième.

    A partir de ce moment, nous bénéficierons de nombreuses éclaircies. mais aussi de passages avec de la grèle... Le temps est réellement imprévisible. La course parcourt la partie nord puis est de Jerusalem. Nous courons sur les rails du tram récent et hyper moderne. Nous courons autour de l'hopital Hadassa très renommé. Certains points de vue sur la vieille ville sont imprenables. Le dôme du rocher brille sous le soleil.  Jerusalem a alors cette luminosité si particulière. Pour les non initiés, il faut rappeler qu'une loi israelienne oblige les constructions dans Jerusalem en utilisant uniquement les pierres blanches de Jérusalem. La charte est très claire et Jerusalem aussi.

     

    J'oublie les montées et les descentes mais je commence à avoir les jambes lourdes. Mon prochain rendez-vous avec Hélène se rapproche. Elle m'attend à l'entrée de la vieille ville. Une rampe nous permet d'accéder à la porte de Jaffa et d'entrer ainsi dans la vieille. Ce moment est particulièrement émouvant. Courir sur les pavés de Jerusalem. Je rejoins Hélène et je fais une pause de quelques instants. Je suis toujours sur les bases de 6h05 Je repars et la vielle ville m'appartient (nous sommes en descente) et je ne boude pas mon plaisir et l'émotion est à son apogée.  Le marathon ressort de la vielle ville à la porte de Sion quelques centaines de mètres plus loin. La sécurité israelienne est évidemment très présente.

     

    Toutes les courses ont ce parcours en commun, je croise de nombreux coureurs. Les premiers kenyans du semi-marathon me dépassent à une vitesse élevée. J'ai une pensée pour mon cousin David et son épouse Daniela quand je passe devant l'hotel où ils se sont unis il y a une dizaine d'années. De merveilleux souvenirs me viennent à l'esprit. Le marathon se poursuit jusqu'à mon prochain rendez vous avec Hélène au 31ième kilomètre. Les éclaircies font place à de la pluit, de vent et aussi une grêle qui me fait mal mais qui dure peu. Nous faisons quelques kilomètres dans le sud ouest de la ville.

    Au 31ième, je m'assois quelques minutes sur un banc avec Hélène : grossière erreur, j'aurai un mal fou à repartir. Je suis sur les bases de 6h10. Nous traversons une promenade en pleine ville très agréable. La suite du marathon consiste en des aller-retours peu intéressants dans la nouvelle ville. Il fait de plus en plus mauvais temps. Je commence à avoir du mal à supporter ces montées et ces descentes incessantes. Je confirme que Jerusalem est construite sur 7 collines. Je serre les dents et un autre coureur qui vient à contre-sens me soutient et me dit "kol a kavod, brother" (bravo mon frère). Ce message de sympathie me booste et me permet de me relancer jusqu'à la fin.

     

    La fin du marathon

    Je suis à plus de 5 heures de courses depuis le début. Les organisateurs avaient indiqué que la route serait fermée pendant 7 heures. La fin est très décevante : Certainement en raison de la pluie incessante, l'organisation ouvre la circulation alors que je suis au 35ième kilomètre. Les barrières sont retirées. Je m'accroche à quelques coureurs retardataires pour gagner la fin de la course. Je perds du temps (mais je ne suis pas pressé). L'arrivée se fait sous une pluie battante. Le stand d'arrivée est en cours de démontage quand je franchis la ligne d'arrivée. J'aurais mis 6h15minutes. Je reçois néanmoins une médaille (mais je verrai plus tard que mon temps ne figure pas sur le site internet du marathon).  Le ravitaillement d'arrivée est light. D'ailleurs, au fil du parcours, il y aura eu des ravitaillements d'eau et de boissons isotoniques réguliers mais peu de solide (à l'exception d'un ravitaillement avec de délicieuses dattes). 

     

     

    En conclusion, le marathon de Jerusalem est probablement le plus difficile que j'ai eu à courir. C'est, à coup sûr, celui qui m'a le plus ému bien que la fin m'ait déçu. L'organisation doit progresser dans l'accompagnement de ses coureurs les plus lents si elle veut hisser le marathon de Jerusalem au rang des des grands marathons. Le parcours est varié avec des points de vue uniques sur le mur des lamentations, la vielle ville, le saint-sépulcre, la mosquée Al-Aqsa... Quelques lourdeurs pourraient être corrigées : des allers-retours peu intéressants sur la dernière partie. Il est sur que si le temps avait été plus clément, j'aurais profité plus pleinement de ce merveilleux marathon si riche de symboles...

    Maintenant, je vais profiter de la méditérannée, de la mer morte, de la mer rouge, de la jordanie...


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